Prévention des risques professionnels

Le principe de la prévention des risques professionnels est posé par le code du travail (articles L. 4121-1 et L. 4121-2). Il dispose que « l’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs ». En complément, le législateur développe neuf grands principes généraux qui régissent l’organisation de la prévention.

De ses origines à nos jours, le concept même de prévention a évolué tant sur son périmètre que dans son contenu. Désormais, tout employeur, public ou privé, n’est plus seulement tenu à une simple obligation de moyens, formalisée par le document unique, mais se voit opposé une obligation de résultats. Chaque employeur doit ainsi, évaluer régulièrement les risques auxquels sont exposés ses personnels, mesurer leurs conséquences, identifier leurs causes et planifier des actions correctrices.

La position de la jurisprudence insiste sur le fait qu’il ne suffit plus d’essayer, il s’agit de réussir et d’être efficace dans la durée. Pour répondre à ce double impératif, une démarche de prévention nécessite que soit développée au sein des équipes une véritable culture de prévention. En première ligne sur ce sujet, l’ensemble de la chaîne managériale doit œuvrer à l’implication, de tous les collaborateurs. La mise en place d’une politique de prévention des risques réussie ne peut être qu’une réalisation collective. En effet, le niveau de performance escompté est majoritairement déterminé par le facteur humain.

Ce dernier point est important. L’évaluation des risques professionnels consiste à identifier les dangers puis à classer les risques selon leur degré de criticité. Cette démarche met en exergue l’enchaînement logique allant de la cause (le danger) aux conséquences et à leur gravité. Satisfaisante sur plan purement rationnel, cette approche oublie pourtant un des facteurs clé de réussite de la démarche, la composante humaine et sa perception du risque.  La prise en compte de la dimension psychologique ou cognitive du risque est essentielle, ne serait-ce que parce qu’elle a une incidence directe sur la probabilité même de réalisation du risque : « j’ai de l’expérience, ça ne s’est jamais produit…» ; après tout, le Titanic non plus n’avait jamais coulé avant le 15 avril 1912.